Mélanie Court, une doctorante du BEF en finale régionale du concours "Ma thèse en 180 secondes"

"Bien nourrir sa forêt", la thèse de Mélanie Court en BD

Mélanie Court, doctorante dans l'unité INRAE Biogéochimie des écosystèmes Forestiers (INRAE - UR BEF), faisait partie des finalistes régionaux du concours "Ma thèse en 180 secondes" (28 avril 2016). Son sujet de recherche est l’apport des variations isotopiques naturelles et du multi-traçage isotopique à la connaissance des cycles du Ca et du Mg et des modifications induites par l’amendement calco-magnésien en forêt.
L’Université de Lorraine propose une adaptation en bande-dessinée des travaux de recherche de ses 11 doctorants finalistes. Commandé au duo de dessinateurs Peb&Fox, ce recueil porte un regard teinté d’humour sur une sélection de recherches qui reflètent la diversité des travaux réalisés par les laboratoires lorrains.

Retrouvez la bande-dessinée de la thèse de Mélanie Court !
L'unité BEF adresse un grand merci à Peb&Fox !

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Télécharger la présentation de Mélanie à la finale Régionale de Lorraine

Mon travail est de comprendre comment les arbres vivent/survivent sur des sols pauvres en nutriments. Les nutriments, ce sont des éléments chimiques qui vont contribuer à la bonne santé et à la croissance des arbres. Pour ma thèse j’en étudie deux : le calcium et le magnésium. Ils sont présents dans les arbres, les sols mais aussi dans l’eau et l’atmosphère ; et ils vont circuler de l’un à l’autre. Cet ensemble forme ce qu’on appelle un écosystème forestier.
En France, les forêts se portent bien, elles représentent environ 30 % du territoire. Cependant elles sont soumises à diverses pressions extérieures telles que la diminution des apports atmosphériques et l'augmentation de la production en bois. Cela peut entrainer une diminution des nutriments disponibles pour les arbres. Et dans les cas extrêmes, peut engendrer le dépérissement des forêts.
Pour aider à la restauration ou au maintien d’une bonne nutrition des arbres, il existe des solutions. L’une d’elles consiste à apporter du Ca et du Mg à la surface des sols sous forme de roche broyée : c’est l’amendement. L’amendement améliore la santé des arbres, mais on ne sait pas exactement comment il agit et circule dans l’écosystème.
C’est pourquoi, armée de pelles, de sacs, de récipients je vais en forêt prélever du sol, des feuilles et de l’eau. Ensuite, au laboratoire, je fais des mesures sur ces échantillons. Comme si vous alliez chez le médecin pour faire un bilan de santé. Mais parfois les analyses de base ne suffisent pas alors vous faites des analyses complémentaires. C’est ce que je fais en analysant les isotopes de mes échantillons.
Les isotopes ce sont deux versions différentes d’un même élément, ayant un comportement chimique similaire. Prenons un chihuahua et un terre-neuve, ce sont tous les deux des chiens, et si je leur lance une balle, ils vont tous les deux avoir le même comportement. Les isotopes c’est pareil, ils ont une masse différente mais le même comportement chimique. Grâce à leur différence de masse, je peux les distinguer et définir le rapport isotopique de mes échantillons.
Le sol et l’amendement ont des rapports isotopiques différents. Cela devrait me permettre de suivre le parcours de l’amendement dans l’écosystème : il passera à travers le sol, puis vers les racines pour remonter dans l’arbre jusqu’aux feuilles, et enfin retourner au sol avec la chute des feuilles. Je devrai mieux comprendre l’effet de l’amendement sur la nutrition des arbres, ainsi que son mode et sa durée d’action.
Mes résultats devraient aider les gestionnaires forestiers à mieux gérer durablement les forêts. Ainsi on pourra profiter encore longtemps des ballades au grand air et de leur biodiversité.
 

Mélanie Court, 2016